Mettis, plus fort qu’Attila ?

Publié le par les Paraiges

Mettis (nouveau nom des TCRM) répond à la mise en place du Plan de Déplacement Urbain (PDU), rendu obligatoire pour les villes de plus de 100 000 habitants et adopté à Metz le 25 septembre 2000, soit deux mois après Nancy, ville qui, depuis, a bien avancé en ce domaine...

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Le PDU implique notamment le développement de transports collectifs moins polluants. Ce qui semble raté pour notre Mettis qui n’aura de propre que sa désignation, TCSP (Transport en Commun en Site Propre) et roulera au diesel. Rappelons au passage pour nos compatriotes francophones (et ils sont nombreux à Metz) que le désolant anglicisme « busway » ne signifie pas autre chose que « voie de bus ». Une facture de 200 millions d’euros pour une voie de bus peut paraître exorbitante.

Mais au-delà du (sur)coût, au-delà des problèmes de circulation dans la ville, c’est le patrimoine d’une cité bi-millénaire qui est en jeu. Malheureuse cité, épargnée par les guerres mais non par ses édiles. La ville qui a inventé l’écologie urbaine semble brûler ce qu’elle a adoré. Le square du Luxembourg provisoirement « sauvé » par le maire d’un projet commandé par lui (sic), le Moyen-Pont du XIIIe siècle qui, pour avoir sauté pour faits de guerre en 1944, en aurait perdu sa vénérabilité et pourrait donc être mutilé, la place Mazelle du XVIIIe siècle défigurée par un parking que l’on n’ose qualifier, c’est au tour de la place du Général De Gaulle d’être chamboulée (en attendant la suppression du parking de la place du Roi George), quinze ans après avoir déboursé pour la requalifier quinze millions d’euros, soit un million d’euros par an.

Mettis, tel Attila, va la terrasser (quid des lampadaires Starck ?). Certes, certains aménagements actuels sont regrettables : les fameuses marches (détail technique facile à régler), mais aussi et surtout l’absence à la fois d’un dépose-minute en sous-sol (quand l’aérien va disparaître avec le Palais des Congrès…) et d’un accès à la gare directement vers le parking souterrain, accès non réalisé pour des raisons de sécurité, à une époque où la ville n’était pas aussi sûre qu’aujourd’hui...

Mettis impose un choix : soit l’adaptation des transports en commun à la ville, soit l’adaptation de la ville aux transports en commun. À l’heure où la ville demande un classement Unesco pour sa Neue Stadt et un secteur sauvegardé pour l’ensemble de sa vieille ville, elle annonce qu’elle « essaiera de limiter les dégâts d’un point de vue architectural » selon Thierry Jean, qui critique au passage le manque d’animation de la place devant la gare, oubliant que toutes les places messines modifiées depuis deux décennies sont minéralisées et donc vides de sens et d’habitants. La question des places, lieux d’échanges et de rencontres, est pourtant vitale pour une ville.

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